Elles tournent autour, regardant quels sont ceux qui portent leurs prénoms. L'attente est insupportable.

Mais pas pour moi.

À vrai dire, je m'en fiche un peu. C'est là que tu vois que tu as grandi. C'est à la fois triste et fortifiant. Pas de paradis perdu. Non. Pas de "monde parfait".

Une évolution.

C'est mieux que de rester à jamais un enfant.

On se fait peut-être mal mais... J'aime grandir. J'aime évoluer. Mais ça tout le monde le sait déjà.

Le chihuahua dort sur mes genoux.

Il y a deux gros "ELLE" que je n'ai pas encore lus...

Je suis assise confortablement sur le fauteuil rouge et je me laisse porter par le flot de mots, de mode, de photos...

J'aime la presse magazine. Je dirais même plus : j'adore la presse magazine !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Mon esprit s'échappe tranquillement. On ne dirait pas à me regarder. Je parais calme, imperturbable, assise dans mon fauteuil avec le chien qui ronronne sur mes genoux, absorbée dans la page "une journée avec... Jeanne Moreau"...

Mais en fait je suis loin, trèèèès loin... Et si le chien avait été un chat, il l'aurait su. Mais lui-même s'est laissé prendre par mon apparence.

Je suis au même instant dans les rues de Paris, je cours comme tout le monde, je suis la foule, je laisse les illuminations briller dans mes yeux bleus.

J'ai le coeur qui bat fort.

J'ai simplement l'envie d'être là. Dans la rue froide et colorée de gens affolés et de guirlandes clignotantes.

Mon esprit tourbillonne. Mon coeur sautille joyeusement. J'ai un grand sourire accroché aux lèvres.

Je me sens bien.

Ici je suis une inconnue, aussi, je peux être moi. Je ne leur demande pas de m'accepter. Ils s'en fichent, ils ne me voient pas. Je passe inaperçue mais c'est bon.

Car dans les rues de Paris, je me sens toujours exister.

Toute mon âme se met en quête de quelque chose, de quelqu'un, d'un endroit. Je ne sais pas quoi, je ne sais pas qui, je ne sais pas où. Je marche, je marche, comme si j'allais à un rendez-vous. Mais je n'ai aucun rendez-vous. Je marche au hasard dans les rues. Je cherche cette chose, je souris en marchant sur les trottoirs.

Tout est si beau.

Dans mon coeur.

Je me sens bien.

Je suis vivante.

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Retour fauteuil. Puis couloir.

Puis salon.

24 heures se passent.

(au petit déjeuner il y a un gros pain d'épices)

Ils ont tous changé. Mais pas vraiment en bien.

Le bonheur que je me faisais de ce 25 décembre s'estompe très rapidement, quand je me rends compte qu'il n'est qu'une jolie illusion.

La simplicité, la tendresse et la complicité que j'attendais se transforment en un gros glaçon enrubané de dentelle noire pas franchement classe, plutôt vulgaire d'ailleurs.

Glaçon violent en plus.

Glaçon qui me frappe méchamment le dos.

Quand ils ont tous quitté la salle. Qu'ils sont retournés dans leur Audi ou dans leur lit, il ne reste plus qu'eux.

Paroles et paroles et paroles. Jusqu'à 2h30.

Encore une fois, je goûte au bien que cela fait d'être écoutée. Sans que personne ne me coupe la parole.

Euh alors euh.. Joyeux Noël en retard...

:)